SimpliCité est un projet pédagricole qui bourgeonne sur le terroir bisontin, lié à la paysannerie urbaine et à l’association des Micro-fermes bisontines …

Ses premières radicelles s’immiscent dans les interstices préservés de la ville, lieux de culture ou de cueillette de plantes-qui-nous-veulent-du-bien. De ces terres charitables naissent des tisanes, des alcoolatures, des macérats huileux, des macérats glycérinés de bourgeons et toute autre forme de remèdes aujourd’hui interdits d’appeler comme tels… censure injuste de l’utilisation des Simples, savoir culturel populaire qui n’est pas figé dans un passé révolu mais qui évolue avec nos sociétés et l’avancée de nos connaissances

Une fois ce volet agricole ancré, SimpliCité peut déployer sa ramure pédagogique. A destination des enfants tout d’abord, les petits bisontins, qui ont la chance d’avoir encore vue sur un horizon verdoyant. Pour espérer les ébahir avec ce monde végétal, les amener à le considérer comme il se doit, bien plus qu’un espace de loisirs, plus qu’un moyen de subsistance : comme un monde vivant et sensible, que j’ose dire intelligent. Des ateliers leur seront proposés pour cadrer leur baignade dans le jardin pédagogique, pour faire accroche, mais le principal reste qu’ils expérimentent d’eux-mêmes pour développer leur propre lien sensible avec la terre et le végétal.

Et les adultes alors ? Après tout ce ne sont que de grands enfants ! Des ateliers d’herboristerie leur seront proposés, des sorties botaniques à focus alimentaire et médicinal, un cycle d’accompagnement pour créer son propre jardin médicinal et savoir l’utiliser pour fabriquer ses remèdes maisons.

Sur fond d’ouverture sensitive à notre environnement végétal, notre esprit critique restera en éveil pour une réappropriation éclairée des connaissances des plantes. L’autonomisation sera recherchée pour que chacun puisse faire ses propres choix sur la prise en charge de son bien-être et de sa santé.

Je suis un enfant du 20ème siècle, un parmi tant d’autres qui a grandi sans être profondément initié à la magie du végétal qui nous entoure. Attiré par les plantes, frustré de ne pas savoir mieux les lire, j’ai engagé une diversification professionnelle pour commencer un long cheminement vers le ré-ensauvagement.

Aujourd’hui je n’ai fait que quelques pas, mais l’envie est forte d’embarquer avec moi tous ceux qui veulent aller dans ce sens. En toute humilité, en toute simplicité, mais avec sérieux et des bases solides. Je me suis formé pendant 2 ans auprès de l’« association pour le renouveau de herboristerie », cursus très complet qui va de la botanique à l’herboristerie pratique en passant par l’écologie, la physiologie végétale, la chimie des plantes médicinales, la pharmacognosie, la biologie humaine.

Je suis persuadé que le soin commence dès que l’on part en cueillette ou que l’on s’immerge dans un jardin. Dans ces moments-là nous nous connectons avec un pan de nous-même que néglige notre société actuelle, et qui manque cruellement à notre équilibre : le monde « sauvage ». Même si aujourd’hui il est fragmenté par nos artificialisations, nous pouvons lui redonner une place dans nos attentions, nous laisser porter par notre attirance envers lui, en prendre soin pour prendre soin de nous, pour notre bien commun.

Dans une société dominante qui propose encore plus de sophistication comme remède à ses propres conséquences délétères, osons emprunter le chemin de la simplicité pour surmonter les défis qui se dressent devant nous !